Marie-Madeleine |
Écrit par Éditeur VOPUS | |
Sources: Wikipédia et la rédaction de Vopus
MARIE-MADELEINEMarie-Madeleine est mentionnée, aussi bien dans le Nouveau Testament canonique, que dans la plupart des Évangiles Apocryphes, comme une disciple importante de Jésus de Nazareth. Elle est considérée comme une Sainte par l’Église Catholique Romaine, l’Église Orthodoxe et la Communauté Anglicane, qui célèbrent sa fête le 22 juillet. Elle acquit une importance spéciale pour les adeptes du mouvement gnostique chrétien. (Son nom fait référence au lieu de sa provenance : Marie de Magdala, ville située sur la côte occidentale du lac de Tibériade). Marie-Madeleine dans le Nouveau TestamentLes informations sur Marie-Madeleine dans les Évangiles Canoniques sont incomplètes. Elle est citée dans quatre situations différentes :
Les passages cités sont les seuls passages des Évangiles Canoniques dans lesquels on mentionne "Marie de Magdala". La tradition chrétienne occidentale (catholique), cependant, même sans s’appuyer sur des évidences textuelles d'aucune sorte, a identifié Marie-Madeleine avec d'autres personnages cités dans le Nouveau Testament :
L’identité de Marie-Madeleine comme Marie de Béthanie et "la femme qui fut une pécheresse", fut établie dans un sermon que le Pape Grégoire prononça en l’an 591 dans lequel il dit : "Elle, celle que Luc appelle la femme pécheresse, celle que Joseph appelle Marie de Béthanie, nous croyons que c’est Marie, de qui sept démons furent chassés selon Marc". C’est ce sermon qui a fait que dans l’histoire, Marie-Madeleine est restée liée à ces paroles fatales qui l’ont condamnée pendant de nombreuses années à être la “ pécheresse ”; aujourd’hui on a pu vérifier que cela n’a pas de bases fondamentales et la première, la pécheresse, n’est pas forcément la même que les deux autres Marie. Propagée par les théologiens des IIIème et IVème siècles, cette théorie non démontrée bénéficia d’une grande popularité durant le XIXème siècle, et causa beaucoup de confusion et un certain discrédit à celle qui fut un des principaux Apôtres du Christ. Aussi, cette situation servit à laisser cette Apôtre féminine en marge du pouvoir ecclésiastique, souvenons-nous que l’église a toujours laissé de côté et marginalisé la femme, et d’autant plus, lorsqu’il s’agit de la sphère du pouvoir auquel elle n’a jamais eu accès, même s'il est connu, que parmi les disciples directs de Jésus, il y avait autant d'hommes que de femmes et Lui, ne faisait pas de distinction spéciale entre les uns et les autres. Marie-Madeleine dans les Évangiles ApocryphesSeul l’Évangile de Pierre mentionne Marie-Madeleine dans son rôle de témoin de la résurrection de Jésus : Le matin du dimanche, Marie-Madeleine, disciple du Seigneur, effrayée à cause des juifs car ils étaient fous de colère (elle n’avait pas fait dans le tombeau du Seigneur ce que les femmes ont l'habitude de faire pour leurs morts bien-aimés) a emmené ses amies avec elle et s'est rendue au tombeau où il avait été déposé. Dans au moins deux des textes gnostiques coptes trouvés à Nag Hammadi, l’Évangile de Thomas et l’Évangile de Philippe, Marie-Madeleine apparaît mentionnée comme disciple proche de Jésus, dans une relation aussi proche que celle des apôtres. Dans l’Évangile de Thomas, il y a deux mentions de Mariam (loge 21 et 114) qui selon les spécialistes, font référence à Marie-Madeleine. La seconde mention fait partie d’un passage énigmatique qui a été l’objet d'interprétations très variées : Simon Pierre leur dit : “Que Mariam s’éloigne de nous ! Les femmes ne sont pas dignes de la vie”. Jésus dit : « Regarde, je me chargerai de la faire homme, de manière à ce qu'elle se convertisse aussi en esprit vivant, identique à vous les hommes : donc, toute femme qui se fait homme, entrera dans le royaume des cieux. »
Ce texte à la lumière de la gnose contemporaine est très significatif, bien que tout au long de l’histoire il ait été pris au pied de la lettre.
Dans l’Évangile de Philippe (log 32), elle est considérée comme la compagne (κοινωνος) de Jésus : Les trois femmes qui marchaient continuellement avec le Seigneur étaient : sa mère Marie, la sœur de celle-ci et Madeleine, qui est désignée comme sa compagne [κοινωνος]. Marie est, en effet, sa sœur, sa mère et sa compagne. Cela reste aussi clair dans un autre texte non moins remarquable qui est la Pistis Sophia où se reflète l’importance de Marie-Madeleine au sein du groupe des Apôtres. La Pistis Sophia est attribuée à Valentin, éminent et courageux chercheur de la Vérité, qui a eu le courage de se rebeller contre les dogmes pontificaux de l’Église Catholique, qui avait déjà commencé à cette époque (Ieret IIème siècles de notre ère) à fabriquer son orthodoxie ecclésiastique avec l’intention de laisser hors jeu les authentiques chrétiens primitifs qui choisissaient la Gnose qui leur avait été octroyée par Jésus. Beaucoup de théologiens n’ont aucun doute en affirmant que «Durant la seconde moitié du IIème siècle et au commencement du IIIème siècle, la doctrine de Valentin allait être la plus puissante et la plus sérieuse des dissidentes de l’Église, surpassant en volume par sa littérature celle de l’Église». Enfin, une autre référence importante au personnage se trouve dans l’Évangile de Marie-Madeleine, texte conservé seulement dans deux fragments grecs du IIIème siècle, et un autre plus long, en copte, du Vème siècle. Dans le texte, trois Apôtres discutent à propos du témoignage de Marie-Madeleine sur Jésus. André et Pierre se méfient de son témoignage, et c’est Lévi (l’apôtre Matthieu) qui défend Marie. Marie-Madeleine s’enfuit de Terre SainteIl existe une tradition selon laquelle Marie-Madeleine (identifiée ici comme Marie de Béthanie), son frère Lazare et Maxime, un des soixante-douze disciples, ainsi que quelques compagnons, voyagèrent en bateau par la mer Méditerranée fuyant les persécutions en Terre Sainte et débarquèrent finalement en un lieu appelé Saintes-Maries-de-la-Mer, près d'Arles. Puis, Marie-Madeleine voyagea jusqu’à Marseille où elle entreprit l’évangélisation de la Provence, pour ensuite se retirer dans une grotte, La Sainte Baume, dans les environs de Marseille, où elle aurait mené une vie de pénitente pendant 30 ans. Selon cette tradition, quand est venue l’heure de sa mort, elle fut transportée par les Anges à Aix-en-Provence, à l’oratoire de Saint Maximin, où elle reçut le viatique*. Son corps fut enterré dans un oratoire construit par Maximin dans une petite ville, connue depuis lors comme St. Maximin. Vénération de Marie-MadeleineLe premier lieu de France où nous savons qu’il y a eu un culte à Marie-Madeleine, fut la ville de Vézelay, en Bourgogne. Il est attesté qu’il s’effectue des pèlerinages au tombeau de Marie-Madeleine à Vézelay depuis au moins 1030. Le 27 avril 1050, une autorisation du pape Léon IX plaça officiellement la petite abbaye de Vézelay sous le patronage de Marie-Madeleine. Jacques de la Voragine parle de la version officielle du déplacement des reliques de la Sainte depuis son tombeau dans l’oratoire de Saint Maximin près d’Aix-en-Provence jusqu’à la récente abbaye fondée à Vézelay, en 771. Le Saint Maximin de cette légende est un personnage qui ressemble trait pour trait à l’évêque historique Maximin et au Maximin qui, selon la légende, accompagna Marie-Madeleine, Marthe et Lazare, en Provence. Saint-MaximinUn culte ultérieur, qui attira de nombreux pèlerins, commença quand le corps de Marie-Madeleine fut officiellement découvert, le 9 septembre 1279, à Saint-Maximin-la-Sainte-Baume, en Provence, par le prince de Salerne, futur roi Carlos II de Naples. À cet endroit fut construit un grand monastère Dominicain, de style gothique, un des plus importants de France. En 1600, les supposées reliques furent déposées dans un sarcophage réalisé sur ordre du pape Clément VIII, mais la tête est placée à part, dans un reliquaire. Les reliques furent profanées pendant la Révolution Française. En 1814 le temple est restauré et la tête de la Sainte récupérée, est vénérée actuellement dans ce lieu. Détails importants de Marie-Madeleine : épouse de JésusLa tradition gnostique et ésotérique nous apprend que Marie-Madeleine a été l’épouse, la compagne sentimentale de Jésus de Nazareth, en plus d’être la dépositaire d’une tradition chrétienne de signe féministe qui a été soigneusement occultée par l’Église Catholique. Après, ces idées ont été récupérées par plusieurs auteurs de fiction comme Peter Berling (Les fils du Graal) et Dan Brown (Da Vinci Code, 2003) entre autres ; indiquant la dynastie Mérovingienne comme une hypothétique dynastie. Cette idée s’appuie sur quelques arguments :
Évangile de Marie-MadeleineOn attribue le titre d’Évangile de Marie-Madeleine à un Évangile Apocryphe Gnostique, qui date probablement du IIème siècle, dont seulement quelques fragments nous sont parvenus jusqu’à nos jours. Caractéristiques du texteDe cet évangile sont conservés seulement trois fragments : deux, très brefs, en grec, manuscrits du IIIème siècle (papyrus Rylands 463 et papyrus Oxyrhynchus 3525) ; et un autre, plus long, en copte (Berolinensis Gnosticus 8052,1), une probable traduction de l’original grec. Le texte copte fut trouvé en 1896 par C. Schmidt, bien que non publié jusqu’en 1955. Les fragments en grec furent publiés, respectivement, en 1938 et en 1983. Dans aucun des fragments il n’est fait mention de l’auteur de cet évangile. Le nom que reçut traditionnellement l’Évangile de Marie-Madeleine, est dû à la citation dans le texte, d’une disciple de Jésus appelée Marie, que la majorité des spécialistes ont identifiée comme la Marie-Madeleine apparue dans les Évangiles Canoniques. Cela ne peut être postérieur au IIIème siècle puisque les manuscrits en grec correspondent à cette époque. Par des caractéristiques internes au texte, comme la présence d’idées gnostiques, on considère qu’il fut rédigé au IIème siècle. ContenuDans le fragment copte, qui est le plus long, manquent plusieurs pages (concrètement 1-6 et 11-14). Il s’agit d’un dialogue entre Jésus (mentionné comme "Le Sauveur") et ses disciples. Après le départ de Jésus, les Apôtres se trouvèrent désorientés : Cependant, ils étaient attristés et pleuraient amèrement en disant : “Comment irons-nous voir les gentils et prêcherons-nous l’évangile du royaume du fils de l’homme ? S'ils n'ont pas eu avec Lui de considération, comment en auront-ils avec nous ? Marie, alors, raconta une vision et le dialogue qu’elle eut avec Jésus pendant cette vision, avec des termes propres à la pensée gnostique. Le témoignage de Marie est rejeté par André et par Pierre, ceux qui doutaient que Jésus leur ait préféré une femme pour faire des révélations secrètes. Cependant, Lévi (l’apôtre Matthieu) décide de prêcher "l’Évangile selon Marie". Selon les interprétations de Karen King, le texte révéla les tensions existantes au sein des communautés primitives chrétiennes entre les pro-orthodoxes, représentés par Pierre, et les gnostiques, représentés par Marie-Madeleine. Une confrontation similaire existe dans d’autres textes gnostiques, comme l’Évangile de Thomas, la Pistis Sophia ou l’Évangile Copte des égyptiens. En plus, en accord avec ce texte, Marie-Madeleine aurait été dépositaire de révélations secrètes de Jésus, et aurait tenu un rôle important dans la communauté chrétienne post pascale. Nous pouvons rencontrer certaines analogies entre les idées exposées dans cet évangile et les religions orientales comme le taoïsme et le bouddhisme. Marie-Madeleine selon l’Église CatholiqueMarie-Madeleine est vénérée par l’Église Catholique officiellement comme Sainte Marie-Madeleine. Il existe de multiples temples dans le monde dédiés à cette Sainte catholique. Madeleine pénitentePendant que le christianisme oriental honore spécialement Marie-Madeleine pour sa proximité avec Jésus, la considérant "égale aux Apôtres", en occident se développa, en se basant pour son identification sur d’autres femmes des évangiles (voir plus haut), l’idée qu’avant de connaître Jésus elle se vouait à la prostitution. Cette idée naît, en premier lieu, de cette identité de Marie comme pècheresse (Lc 7:36-50), de qui on dit uniquement qu’elle était pècheresse et qu’il l’aimait beaucoup ; en second lieu, de la référence (Lc 8:2), où on dit, qu’elle a été clairement associée à Marie-Madeleine, de qui "avaient été sortis sept démons". Comme nous pouvons le voir, rien dans ces passages évangéliques ne permet de conclure que Marie-Madeleine s’adonnait à la prostitution. Nous ne savons pas avec exactitude quand a commencé l’identification de Marie-Madeleine avec Marie de Béthanie et la femme de Jésus, (Lc 7:36-50), mais déjà dans une homélie du pape Grégoire le Grand (mort en 591) il exprima sans équivoque l’identité de ces trois femmes, et il montra Marie-Madeleine comme une prostituée repentie. La légende postérieure la fait passer le reste de sa vie dans une grotte en plein désert, en pénitence et en mortification de sa chair, et des fresques de l’art occidental la représentent comme "Madeleine pénitente". L’image de Marie-Madeleine comme pénitente peut aussi, être confondue grâce à la tradition de Marie l’Égyptienne, Sainte de s. V, qui selon La vie des Saints de Jaques de la Voragine, s’adonnait à la prostitution et se retira dans un désert pour expier ses péchés. Il est commun de voir les représentations de Marie l’Égyptienne, avec les cheveux longs qui couvrent son corps ou enveloppée de laiches, symboles de sa pénitence dans le désert. Ces attributs, dans ces situations, accompagnent Madeleine, créant de la confusion entre ces deux Saintes. Dans la tradition catholique, pourtant, Marie-Madeleine passa pour un personnage secondaire, contrairement à son indubitable importance dans la tradition évangélique. Le rejet dont souffrit Marie-Madeleine a été mis en relation par quelques auteurs avec la situation secondaire de la femme dans l’Église. En 1969, l’Église Catholique retira du calendrier liturgique l’expression "pénitente" attribuée traditionnellement à Marie-Madeleine ; ainsi même, depuis cette date ils laissèrent en vigueur dans la liturgie de la festivité de Marie-Madeleine, la lecture de l’Évangile de Luc (Lc 7:36-50) où elle est vue en femme pècheresse. Depuis lors, l’Église Catholique a toujours considéré Marie-Madeleine comme une prostituée repentie. Cependant, cette vision continue de prédominer dans l’esprit de beaucoup de catholiques. Marie-Madeleine et d’autres Saintes catholiquesMarie-Madeleine fut une source d’inspiration pour une des mystiques les plus importantes de l’Église Catholique, Thérèse de l’enfant Jésus, qui admirait cet amour si profond relaté dans l’Évangile dans lequel Marie-Madeleine pense servir celui qu’elle aime ; ainsi, Thérèse décida de vouer sa vie à celui qu’elle aimait le plus : Jésus de Nazareth (cf. LT 169 Sainte Thérèse). En 1894 elle écrivit : "Jésus nous a défendues en la personne de Marie-Madeleine". Autre remarquable mystique catholique qui trouva l’inspiration et la consolation en Marie-Madeleine fut le docteur de l’Église Thérèse d’Avila, qui relate avoir reçu l’aide spirituelle de Madeleine. *viatique = communion à un mourant *les Gentils = les nationaux, les non-juifs |
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